D’après Promote Ukraine qui se réfère à l’édition Ukranews de nouveaux détails sont connus sur l’enquête de l’ancien directeur de l’Agence nationale des routes d’Ukraine (Ukravtodor), Slawomir Nowak qui a été placé en détention la semaine dernière par une décision du tribunal polonais.
Rappelons que l’arrestation a eu lieu dans le cadre de l’opération internationale lancée par le Bureau national de lutte contre la corruption (NABU), l’Office du Procureur anti-corruption (SAP) et le Bureau central de lutte contre la corruption de Pologne. Slawomir Nowak est soupçonné d’extorsion et d’obtention d’avantage personnel et matériel pour l’attribution des contrats de construction et de réparation routière aux entreprises privées en Ukraine, ainsi que de blanchiment d’argent. Les services des parquets de Pologne ont établi qu’il avait reçu 1,3 millions de zlotys (environ 300 000 euros) du fait de l’exécution des schémas de corruption.
Les enquêteurs polonais et ukrainiens continuent l’identification et la saisie des actifs laissant entendre que cette histoire est loin d’être finie. Tout porte à croire que les forces de l’ordre de deux pays concentrent leurs efforts moins sur Nowak lui-même que sur la documentation des contrats de construction et de réparation autoroutière durant la période de sa direction d’Ukravtodor (2016-2019).
Comme l’a signalé Artyom Sytnyk, le directeur de NABU, pour le moment la valeur des appels d’offres qui est examinée lors de l’investigation, s’élève à 270 millions d’euros.
Dans le cadre des enquêtes un nombre sans précédent de personnes est interrogé. Selon Artyom Sytnyk 4 personnes ont déjà été traduits en justice. Dans le bureau de presse de SAP il a été précisé qu’à ce jour l’affaire sur la corruption et blanchiment d’argent implique 5 personnes.
D’après le communiqué de SAP, « Il a été déclaré que 5 personnes sont soupçonnées sur cette affaire – le président par intérim d’Ukravtodor, deux citoyens polonais, un ressortissant étranger – représentant d’une des entreprises soumissionnaires aux appels d’offre d’Ukravtodor, ainsi qu’une citoyenne ukrainienne qui était l’ancienne conseillère du directeur d’Ukravtodor. Les équipes conjointes d’enquête continuent d’y travailler, d’autres cas possibles d’activité criminelle en Ukraine, dans la République de Pologne et dans les autres pays sont examinés.»
Selon les données de NABU dans le cadre de l’affaire de l’ancien directeur d’Ukravtodor, Slawomir Nowak ont déjà été étendues 50 perquisitions à Kiev, Lviv et dans le territoire de la Pologne. Les perquisitions sont menées dans les bureaux d’Ukravtodor et des entreprises soumissionnaires aux appels d’offre. Une attention particulière est accordée à ces derniers – le versement de pots-de-vin aux dirigeants de l’entreprise par les représentants des entreprises soumissionnaires est examiné.
Comme l’indique la source proche de l’enquête, «Le problème principal avec la situation autour d’Ukravtodor tient au fait qu’à ce jour le marché de la construction routière en Ukraine est réparti entre deux entreprises : «Avtomagistral-Pivden» (Ukraine) et « Onur Group » (Turquie). En effet ces deux entreprises contrôlent tous les décisions importantes sur les appels d’offres concernant l’Ukravtodor. Les acteurs du marché n’ayant aucun lien avec ces deux entreprises ne sont pas autorisés à participer aux appels d’offres ou alors ils jouent le rôle de membre formel.» De plus, selon le journaliste Youri Butusove, parmi les suspects sont les entreprises « Altcom » (Ukraine) et « ECM Group » (Pologne).
En ce qui concerne le ressortissant étranger, qui est un des suspects – c’est le Coordonnateur général d’Onur Group Ukraine, Emre Karaahmetoglu, précise « l’Obozrevatel ». Comme l’indique le communiqué de NABU, suite à l’enquête à Lviv l’intéressé a été soupçonné d’avoir commis une infraction de corruption ; l’agence a également publié les photos de cette procédure.
L’homme d’affaires et les entreprises qui lui sont associées de groupe « Onur » sont soupçonnés de l’exécution des schémas de corruption à grande échelle dans la conduite d’appels d’offres de construction routière. Il en est de même pour les autres grandes entreprises parmi les contractants d’Ukravtodor.
La société Onur Group Ukraine a confirmé l’exécution de perquisitions dans une affaire pénale sur l’activité criminelle de l’ex-dirigeant d’Ukravtodor, Slawomir Nowak. Cela a été annoncé par le bureau de presse de l’entreprise ; il a été également précisé que des informations plus détaillées seraient fournies après l’achèvement de l’enquête. « La société Onur Group Ukraine va coopérer à l’enquête et assurera l’accès total à l’information qui facilitera l’investigation sur l’activité de l’ancien directeur de l’Ukravtodor avec la participation de NABU, SAP et le Bureau central de lutte contre la corruption de Pologne » – indique le communiqué. Le juriste Alexandre Plakhotnik précise : la corruption active suscite la restriction de la liberté pour une durée de 2 à 5 ans. Dans le cas de récidive la personne risque d’être condamnée à 8 ans d’emprisonnement. « Si le fait de versement de pots-de-vin est attesté par des preuves, alors c’est une infraction pénale. Bien sûr, les responsables de l’entreprise seront châtiés pour cela» – a informé Alexandre Plakhotnik.
« D’après les données de système Prozorro dépuis 2017 les entreprises de groupe « Onur » ont reçu des ordres du budget pour la somme de 37, 6 milliards de hryvnias. C’est un montant énorme même pour une entreprise internationale. Cette société turque existe sur le marché ukrainien dépuis 2004. Un des propriétaires de la filiale à Kiev est le lvivien Oleg Farion » – l’indique « l’Obozrevatel ». Selon l’édition, certain nombre de scandales n’ont pas empêché à l’entreprise aux racines turques de recevoir régulièrement des offres dans tout le pays – à Odessa, Lviv, Kiev. Par exemple, en 2017 la Police nationale a soupçonné «Onur » de mauvaise construction de l’avenue de la Victoire et beaucoup d’autres autoroutes à Kiev. Selon les rapports d’enquête, Onur Group Ukraine a été soupçonnée de participation au plan sur la surévaluation des prix des travaux de construction. La direction de l’Onur Group Ukraine nie tous les accusations et les considère fictives et politiquement motivés.
« Je nie tout soupçon à l’égard de moi et de la société et maintiens qu’ils sont injustifiés. Nous sommes ouverts à la coopération avec l’enquête et nous allons y contribuer autant que nous le pouvons pour que l’affaire arrive au procès, les coupables soient identifiés et châtiés et pour que moi et l’entreprise soyons disculpés » – a annoncé Emre Karaahmetoglu, le Coordinateur général de l’Onur Group Ukraine.
Dans le même temps, plusieurs employés d’Ukravtodor ont annoncé qu’ils étaient prêts à coopérer avec les forces de l’ordre et à fournir à l’enquête autant d’informations nouvelles que possible.
«Maintenant, le SAP et le NABU examinent les documents saisis lors des perquisitions à l’Ukravtodor .
Entre-temps, après la décision du tribunal, certaines personnes, y compris des fonctionnaires, ont été informées d’abus au sein de l’Agence nationale et ont déjà exprimé leur volonté de coopérer à l’enquête et de fournir des informations sur la corruption à l’Ukravtodor, a confirmé le SAP.
Cependant, comme on peut le supposer, beaucoup dans le développement ultérieur de « l’affaire Nowak » dépendra du témoignage des employés susmentionnés de l’Ukravtodor.